Mais, avant d’aller plus loin dans la contestation, ils ont choisi d’arrêter une position commune. Tel était l’objet de la réunion du 31 août dernier, réunion organisée à l’initiative du député de la circonscription La Rochelle - Ré, Olivier Falorni, à la mairie de Nieul-sur-Mer. Autour de la table : les dix maires rétais, ainsi que ceux d’Esnandes, de Marsilly, de L’Houmeau, de Nieul-sur-Mer et les représentants de Maxime Bono pour la ville de La Rochelle et l’agglomération rochelaise. Dans le rôle du “médiateur”, Olivier Falorni. “Je suis là, aujourd’hui, pour faciliter le dialogue entre les maires confrontés aux PPRL et la préfecture. Ensuite, en tant que législateur, je suis partie prenante de ce débat qui concerne la quasi totalité du territoire de ma circonscription”, précise-t-il, juste avant la réunion. Avant d’ajouter qu’il n’est pas toutefois décisionnaire en tant que député. Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer certaines “choses aberrantes” dans la circulaire du 27 juillet 2011 du ministère de l’Environnement, relative à la prise en compte du risque de submersion marine dans les Plans de préventions des risques naturels littoraux, notamment l’élévation du niveau de la mer, jugée par les chercheurs d’ici, excessive. “Pour moi, cette circulaire est une véritable camisole de force. Il faut tenir compte de la réalité du terrain pour éviter de recommencer les erreurs commises lors de Xynthia avec les zones noires”, conclut-il.
Les maires signent un texte commun
Alors, pour éviter de répéter les erreurs du passé, les maires réunis ont rédigé un texte autour de quatre propositions que le député de la circonscription remettra à l’Assemblée nationale, au ministère de l’Environnement et à la préfecture de Charente-Maritime. La première proposition est que la tempête Xynthia soit l’élément référent, soit 4,50 m/NGF pour l’île de Ré, et non un aléa majoré de 60 cm de plus. La seconde concerne la prise en compte des Programmes d’actions et de prévention des inondations (PAPI) dans les PPRL, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La troisième est en lien direct avec les PAPI, puisque les élus demandent que les digues prévues dans les PAPI soient bel et bien réalisées pour assurer la sécurité des personnes. Autrement dit, l’État doit tenir ses engagements financiers et donner son feu vert le plus rapidement possible pour le lancement des digues à consolider ou faire. “Le Conseil général a rappelé à l’État qu’il doit raccourcir les délais pour engager les digues”, précise le président de la Mission Littoral au Conseil général, et président de Communauté de communes de l’île de Ré, Lionel Quillet. Enfin, les élus demandent que les services de l’État engagent une véritable concertation sur les PPRL avec eux, et que l’étude des dossiers se fasse au cas par cas, “soit maison par maison”, explique-t-il encore.
La concertation avec l’État est-elle possible ?
L’étude des dossiers au cas par cas semble, dans tous les cas, engagée, puisque le préfet de Charente-Maritime reçoit depuis une semaine les élus concernés un par un. Le premier maire rétais reçu a été celui de La Couarde, Patrick Rayton. Il était dans le bureau de Béatrice Abollivier le 31 août dernier, au matin. “Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, notre échange a été constructif, notamment sur les permis de construire refusés dernièrement alors qu’ils avaient obtenu un certificat d’urbanisme, explique le maire de La Couarde. Le préfet s’est engagé à réexaminer chaque permis. Il pourrait y avoir des solutions pour certains. Si Béatrice Abollivier s’est engagée à ce qu’un vrai travail, tenant compte des spécificités de chaque territoire, soit entrepris, je reste tout de même soucieux. En effet, si par rapport aux maisons existantes dans des zones à risques, les propriétaires peuvent engager des travaux autres que d’agrandissement, le problème reste entier par rapport à des maisons anciennes rachetées que les propriétaires souhaitent raser pour en construire de neuves. Dans ce cas-là, la règle qui prévaut pour les maisons existantes ne s’applique plus. On repart de zéro, ce qui veut dire que le terrain peut redevenir inconstructible. On se retrouve alors dans la même difficulté.” Il y a fort à parier que les autres élus rétais auront un échange identique avec le préfet, avant d’être réunis par elle le 24 septembre. À suivre…