#apnées du sommeil #SAS le traitement par #ppc

De retour à la maison j’étais décidée à suivre le traitement par ppc.

Je savais que je souffrais d’apnées obstructives du sommeil dont je ne guérirai pas même en perdant du poids. Le relâchement des tissus de la gorge et de la langue empêchait l’air de passer normalement.

La prescription d’un appareil à Pression Positive Continue pulsant de l’air tout au long du sommeil au débit calculé par ce petit bijou de technologie, était dans mon cas la seule alternative efficace. J’installais le dispositif le tuyau souple et le masque tout près du lit.

 

        Contrairement à une majorité de patients ainsi équipés, le premier mois de mon traitement fut presque idyllique, puisque je parvenais à supporter le masque délivrant la quantité d’air adaptée à mes besoins. Chaque matin je renaissais ! Je me réveillais reposée ! Ce premier mois je connu d’abord une très nette et rapide amélioration dès le lever : mon cerveau « démarrait » de suite prêt à fonctionner normalement, l’état de confusion d’avant le traitement disparaissait. Je pouvais enfin quitter le lit avec la sensation d’avoir récupéré d’être reposée. Semaine après semaine je commençais à me retrouver, à me reconnaître, à me sentir de nouveau vivante.

 

       Cependant si les améliorations étaient nombreuses et notables, les effets secondaires dus au port répété du masque étaient parfois importants. Ainsi je cumulais toutes sortes de désagréments tels que douleurs thoraciques, dessèchement de la gorge, sensation de brûlure dans l’oesophage, dessèchement de la cornée et des muqueuses nasales, aérophagie, réactions cutanées sur le visage, et finalement j’éprouvais le sentiment d’être prisonnière du dispositif et des sangles enserrant ma tête.

 

      Le port idyllique des débuts avait fait place à l’inconfort qui me conduisait à appeler régulièrement le technicien de l’appareil. Vérifiant que les réglages étaient toujours correctes, il me proposait de changer de masque, d’essayer d’autres modèles plus adaptés à mon visage, plus confortables, et en accord avec le pneumologue il ajouta un humidificateur à l’appareil.

Parallèlement je devais suivre un traitement permanent prescrit pour lutter contre la sécheresse oculaire, et je portais également un masque en tissu sur les yeux pour ne plus sentir l’air frais évacué par l’évent du masque. 

 

     Au fil des mois je réalisais avec un certain effroi que le prix à payer pour sauver ma santé, était d’accepter de supporter cet équipement et ses désagréments durant le reste de ma vie. Quelques fois, excédée, la nuit j’arrache mon masque pour être libre ne serait-ce que quelques heures, mais la punition tombe dès le lendemain matin et je passe une sale journée.

 

    Après un an d’utilisation j’ai fait le bilan.

Assurément je suis en bien meilleure forme physique et psychique qu’avant le traitement. Mon sommeil est de nouveau réparateur, ma machine à rêves est repartie. Mon esprit est beaucoup plus vif ma mémoire s’est nettement améliorée. Je ne me cogne plus partout je ne chute plus j’ai retrouvé les réflexes d’équilibre une démarche assurée. Les sueurs nocturnes sont devenues rares, mon essoufflement journalier a disparu, ma capacité respiratoire s’est développée. Mon poids s’est stabilisé et repart enfin à la baisse. J’ai repris les jeux de réflexion, je comprends plus vite et mieux. Je ne perds plus ma voiture ne m’endors plus en voiture, n’oublie plus de fermer l’eau ni le gaz, mais j’égare toujours mon téléphone portable dans la maison.

 

    Le traitement est parfois difficile à supporter, mais je ne me vois pas renoncer sous peine de régresser et redevenir aussi mal en point qu’avant. 

Le jour ou ce traitement ne sera plus pris en charge par l’assurance maladie, nous serons nombreux à en pâtir.

 

Ma vie est devenue différente certes mais je revis.

Fin du chapitre 2 

Marge

 
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