La religion, au départ, on tombe dedans tête la première sans le vouloir, à l'occasion d'une chute précipitée du berceau au bénitier.

Mouflet, on est poussé par les bras de parents vers la main d'un curé pour être protégé par un hypothétique Bon Dieu délivrant l'assurance tout risque "Ainsi soit-il " sensée couvrir l'âme en cas de malheur.

Après on fait son bonhomme de chemin de croix jusqu'à la communion solennelle pour obtenir l'appellation contrôlée certifiée conforme du croyant bien pratiquant.

Souvent une fois le pompon de la religion décroché, on envoie valser son aube et son chapelet pour des tenues et occupations plus légères, trop content de ne plus avoir à se lever tôt le matin pour se taper le caté et les messes du dimanche.

Quelquefois on remet un pied à l'église, n'oubliant pas qu'un jour on y entrera les deux pieds en avant. Alors on entretient son permis de passage dans le conduit menant au paradis, tout comme on fait ramoner le conduit de sa cheminée environ une fois l'an, par obligation d'être (r)assuré.

On peut sur place admirer le travail magnifique des bâtisseurs de cathédrales, apprécier la beauté de certaines chapelles et églises façonnées de la main de l'homme, détailler les couleurs des vitraux et être ébloui par les richesses qu'exposent certains lieux du culte tout en les trouvant cependant indécentes.

Mais il arrive à certains culs bénis comme moi, que la panne de l'éclairage religieux soit aussi réelle que l'extinction de l'éclairage public dans ma rue même en cas de besoin. On se trouve alors plongé dans le noir le plus inquiétant, se questionnant sur des sujets qui n'auront jamais de réponses, comme dans une histoire sans queue ni tête, alors que les croyants nous agitent gaiement leur joker religieux sous le nez en guise de solution.

L'espoir fait vivre le pélerin et la religion fait très bien vivre les plus hauts agitateurs du goupillon sacré.

Décidément je ne voudrai pas entendre dire de moi que Dieu m'a rappelé à lui, d'abord parce que je ne suis pas un chien, que je n'aime pas qu'on me donne des ordres, et ensuite parce que je ne suis pas d'accord pour quitter ce monde.

Quant à dire qu'au ciel je pourrai y reposer en paix, qu'on m'emmène celui qui aura été vérifier sur place, et d'ailleurs pas besoin d'être morte je peux parfaitement me reposer en paix toute seule comme une grande, sur une ile magnifique sous quelques cocotiers un verre de punch à la main en regardant le bleu de l'océan.

La religion et les jeux de hasard ont un point en commun : si on y croit on joue en espérant gagner le gros lot. Certains jouent et gagnent, d'autres jamais.

Marge

 

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