Enfin je l'ai faite cette opération, après de longues années de fourmillements douleurs engourdissements perte de sensibilité cassage de vaisselle lâcher de téléphone nuits blanches à secouer en vain cette foutue main droite en braillant plein de vilains mots, à repousser bêtement l'intervention parce que - pas le temps, peux pas, pas possible etc... Hier matin j'arrive à la clinique à jeun de la veille même s'il s'agit d'une simple anesthésie locale; une fois dans la chambre on me demande de me (re)doucher et de me (re)laver à la bétadine (pourtant je vous assure que j'étais nickel propre) et l'infirmière me questionne :

- Avez-vous des poils sous le bras droit ?

Moi un peu surprise :

- Ben euh non, j'ai enlevé tous mes poils ce matin parce que je ne sais pas quand je pourrais le refaire après...

- Faites voir votre aisselle ? Parfait !

Donc j'avais bien fait de me dépoiler - sans les poils moins de microbes -

Une fois bétadinée-rincée pas bijoutée pas maquillée pas lentillée, j'ai revêtu la méga-ravissante blouse bleue en tissu de nappe en papier bien ouverte dans le dos, le super slip de compét' bouffant en tissu de serviette en papier élastiqué autour des cuisses, la très seyante coiffe dénommée charlotte qui te fait une tête du moyen-âge, et les chaussons jetables format gros bouffon que tu pourrais mettre des pieds taille 56 dedans. Bref j'étais j'étais... absolument ridicule de mocheté. Je *sonne* comme convenu, la gentille infirmière des poils arrive aussi sec et me donne à boire un breuvage amer genre drogue pour que je sois bien détendue de la culotte bouffante. Je m'allonge, et un quart d'heure après alors que je suis en pleine zénitude, on vient me chercher avec mon lit pour le voyage au bloc. Moi de plus en plus cool sur mon plumard je demande à l'infirmière alors que le chirurgien masqué-ganté-bonneté-empaqueté est à côté :

- z'avez vérifié si j'ai pas un poil dans la main ?

Elle a bien rigolé.

Après? Sais pas, j'étais tellement bien shootée, que j'ai même pas vu ni senti la pose de la "petite robinetterie" sur le dos de la main gauche, pas plus que l'anesthésie du bras droit. Le chirurgien a suspendu sa nappe de pique-nique entre lui et moi afin de pouvoir bricoler tranquillou mon canal sans être emmerdé. Si ça s'trouve il a même pêché la carpe dans l'canal...

Moins d'un quart d'heure plus tard (enfin je crois), on m'a stocké en salle de réveil avec de vrais endormis, en attendant d'être remontée dans ma chambre. Après comme j'avais été bien sage, on m'a donné que des desserts et de l'eau, puis je me suis reposée en attendant que mon bras et ma main veuillent bien se réveiller et j'ai réussi à me coller 3 fois ma propre main dans la figure car si le haut du bras pouvait bouger, le bas lui était incontrôlable. Mes doigts pouvant remuer correctement, je suis ressortie dans l'après-midi pourvue d'une orthèse pour maintenir le poignet et d'un pansement à refaire tous les deux jours. Le plus embêtant pour moi c'est le 'pas d'eau en contact avec la plaie'.

Bientôt je vous raconterai le après "commentkonfait avec une seule main" pour la douche le gros popo le brossage de dents le monté de pantalon etc... La suite c'est ICI et encore ICI

- J'ai appris plus tard par le chirurgien lui-même que le fait d'avoir été shooté au point d'avoir un trou noir et n'avoir gardé aucun souvenir de l'intervention que j'ai subi, est ANORMAL ! OUI on m'a shooté sans me le dire à l'hynovel  ce qui n'est pas rassurant. J'ai recherché ce qu'était l'hypnovel, et là j'ai réalisé qu'il ne fallait pas se tromper dans le dosage, puisque ce médicament est utilisé entre autres pour euthanasier des malades...

MARGE

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