31 décembre 20h45.

En ce soir de réveillon, Charles-Edouard de la Troufignonnière quitte son bel appartement pour se rendre dans la luxueuse demeure de ses hôtes située à quelques rues de son domicile cossu.

Vêtu de son élégant pardessus en cachemire bleu sombre, coiffé de son indémodable stetson, son écharpe de soie enroulée autour du cou, il est attendu à 21H00 précises.

Au mépris des recommandations des Madame et Monsieur météo de TF1 France2-3 et canal plus réunis, Charles-Edouard a chaussé ses éternels mocassins de cuir à semelles lisses, ornés sur le dessus de pompons à glands, et non ses chaussures de marche à crampons.

Il presse le pas sous une pluie verglaçante. Une voiture de police ralentit à sa hauteur puis reprend sa route. Assurément Charles-Edouard de la Troufignonnière n'a pas l'allure d'un va-nu-pieds menaçant.

Quelques heures plus tard dans la nuit du nouvel an, la fête est terminée. Charles-Edouard prend le chemin du retour. L'esprit embrumé de bulles de champagne, au détour d'un trottoir gelé, Charles-Edouard perd le contrôle de sa trajectoire : les semelles lisses de ses mocassins de cuir et pompons à glands n'ont pas accroché sur le verglas. Il s'envole puis retombe lourdement, sa tête heurtant le bord du trottoir, son corps gisant en travers de la chaussée.

C'est à ce moment précis que surgit à vive allure un véhicule poursuivi par la voiture de police précédemment croisée. Le véhicule du chauffard en fuite et la voiture de police écrabouillent à la file le bas du corps de Charles-Edouard de la Troufignonnière.

Ainsi commença le 1er jour de la nouvelle année pour Charles-Edouard.

Les crampons c'est vraiment moche, mais au moins ça tient bien la route...

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