LES VOIES DU SEIGNEUR SONT EN TRAVAUX (prendre déviation)
Pendant mon enfance deux fois par semaine j'empruntais à pied les voies du Seigneur et j'y trouvais effondré au milieu de ma route le curé Camille. Camille était marié au Seigneur mais toujours à sa recherche, il avait fini par se perdre sur les voies réputées impénétrables de celui-ci et finalement égaré en chemin il avait ouvert la mauvaise porte et était tombé dans les bras de celle qui allait devenir sa maitresse : l'alcool.
Bien d'autres curés se perdent aussi en route, car la route est bien longue chaotique et déserte, et finissent par pénétrer d'autres voies que celles du Seigneur mais ça c'est une autre histoire. Donc pour en revenir à Camille ma famille avait décidé que je devais utiliser le curé chaque jeudi et chaque dimanche afin de laver mon âme plus propre et afin d'avoir une sorte de tuteur pour pousser bien droit.
Lorsque le chemin de croix pour décrocher la communion solennelle fut parcouru je décrochais tout court de l'utilisation du curé. Bien plus tard il m'a fallu réemprunter les voies du Seigneur par tradition et par obligations familiales et malheureusement je constatais que l'image que j'avais de l'église et de ses curés n'était pas reluisante car il faut bien avouer que ces derniers ne faisaient pas grand-chose pour remonter dans mon estime. Pas un ne me laisse un souvenir sain et jovial.
Au cours de ma carrière de jeune grenouille de bénitier en dehors de Camille j'ai croisé du curé misogyne détestant les petites filles, du curé pervers au regard lubrique, du curé intégriste et tyrannique menant sa paroisse par la dictature. Mon expérience me laisse à penser que les curés sont bien souvent une espèce en voie de dépravation.
Je me dis que si les femmes prenaient les choses en main chez eux ça leur remettrait peut-être bien les idées en place.