ZORRO ET TORNADO ET LA JUSTICE.
Quelquefois quand je rentrais seule de l'école je tombais sur un sale crétin nommé Loic, qui adorait me filer des baffes me tirer les cheveux ou bien qui essayait de me faire tomber de vélo en se jetant au milieu de la route devant moi.
Il me détestait il me faisait peur et moi je le détestais tout autant.
Un jeudi je jouais dans la rue avec ma copine Christine qui était beaucoup plus grande beaucoup plus grosse et beaucoup plus vieille que moi ( au moins d'un an ).
Elle était mon grand et fier canasson Tornado et moi j'étais Zorro.
Et Zorro petite mais légère escaladait le muret pour grimper sur le dos de son fier canasson Tornado. Une fois deux fois puis à la troisième fois Zorro accrocha le bas de sa robe dans les pics en fer forgé scellés dans le muret.
Zorro en tirant sur sa robe déchira la bordure en dentelle et affolée se mit à brailler. Son fier et grand Canasson Tornado lui ordonna de se taire et de descendre du muret.
Zorro la boucla et descendit du muret en chouinant.
Le fier et grand canasson Tornado avait une forte influence sur Zorro :
- Laisse moi faire j'ai une idée. Toi tu dis rien.
Nous voilà donc parties chez moi où Christine raconte avec aplombs l'attaque surprise du vilain crétin Loic qui a méchamment déchiré ma robe.
Moi toute honteuse et silencieuse je secoue la tête comme un âne pour montrer à ma grand-mère que Christine dit vrai. Colère de ma grand-mère ( après le sale crétin Loic), mais moi je m'en tire très bien car je suis INNOCENTE.
Christine repart chez elle, moi je reste et tout va bien.
Erreur, tout va mal ! : je n'avais pas imaginé la suite ! Ma grand-mère m'attrape par une aile et nous voilà parties chez LE COUPABLE Loic. Explications de grand-mère au père de Loic, protestations du crétin, tirage d'oreilles et distribution de grosses baffes du père au fils Loic -créateur confirmé de tours de con-, robe remboursée par le père à la grand-mère et cerise sur le gâteau Loic le crétin condamné à un mois entier de marche à pied trajets école/maison / 45 minutes le tour...
Le soir même du jugement j'avais bien honte quand même. J 'en fis part le lendemain à mon grand et fier canasson Tornado/Christine qui toujours autoritaire me déclara que c'était bien fait pour lui et que c'était pour toutes les fois d'avant qu'il m'avait dérouillée.
Je voyais désormais Loic à pied tout les jours sur le chemin de l'école et plus jamais il ne s'en prit à moi : il me fuyait comme la peste car désormais c'était lui qui avait peur de moi.
Je n'ai gardé que la honte d'avoir menti à ma grand-mère mais pour Loic Christine avait raison: le mensonge avait été bénéfique et l'avait vraiment calmé...
Marge menteuse.