UN HOTEL ROUVRE UNE PHARMACIE EST CONDAMNEE...
L'activité d'hôtellerie du Rupella sur le Vieux-Port a repris dès avril mais pas le restaurant, au rez-de-chaussée, envahi par un mètre d'eau.
« Les deux fenêtres tremblaient tellement qu'il était impossible de dormir à partir de trois heures du matin. L'océan se déversait dans le canal puis j'ai entendu du bruit en bas », décrit le gérant. Derrière la porte d'entrée du restaurant, l'eau monte très vite. « On se serait cru devant un aquarium », raconte Madjid Abderrahmane.
Si, en surface, l'extérieur du rez-de-chaussée résiste bien aux assauts des vagues, la cave du Rupella, de 100 mètres carrés, est rapidement submergée par les euax qui inondent le restaurant et les cuisines. « J'ai voulu appeler les pompiers mais la ligne était coupée. Dans l'urgence, j'ai cherché à sauver les ordinateurs et les terminaux de paiement mais l'eau est sortie du sol très vite », décrit le propriétaire.
Le sous-sol accueillait les chambres froides, les installations électriques et la chaudière de l'hôtel. Plus d'eau chaude le lendemain matin pour les clients, néanmoins cela n'était rien comparé à la surprise qui les attendait. Leurs véhicules, garés pour la plupart sur le parking du Gabut, ne voulaient plus démarrer et aucun train ne circulait en direction de Bordeaux. Un week-end de rêve à La Rochelle ! « Des clients ont dû se résoudre à rentrer en taxi », explique Amine Abderrahmane, le frère cadet du propriétaire.
Ce petit frère, lui-même gérant d'un établissement quai Duperré, donne actuellement un coup de main, chaque matin avant le coup de feu, sur le chantier du restaurant.
En travaux depuis un moisIl faut s'imaginer l'état de l'accueil et de la salle à manger ce matin-là. Tout un décor de bateau et ses boiseries flottant dans un mètre d'eau. Les dalles du carrelage ont été soulevées du sol ou laissées en miettes. « La force de l'eau est surprenante, les banquettes à la parisienne étaient sens dessus dessous, il a fallu quatre hommes pour les relever et s'en débarrasser », se rappelle Madjid.
Dès le lendemain, les pompiers ont tenté d'évacuer l'eau du sous-sol, durant toute la journée. En vain. Devant l'ampleur de la tâche, ils abandonnent ; les souterrains du quai Duperré ont la fâcheuse tendance à communiquer entre eux, en cas de voies d'eau. Les frères Abderrahmane ont choisi d'attendre que le sel séche, que l'eau stagnant dans le sous-sol soit pompée avant d'entamer d'importants travaux. Enfin, leur dossier auprès des assurances a mis un certain temps à aboutir.
Un hôtel depuis 1905Huit ans après les travaux de rachat, Madjid Abderrahmane renouvelle toute l'atmosphère de son hôtel. Pour cela, il a choisi de faire appel à un architecte d'intérieur. Le nouvel espace restaurant sera désormais dans les tons rouille et mauve. Fini le bois, place à un intérieur « cosy » (douillet), à une décoration « lounge » (salon) et une quinzaine de petites tables placées le long des murs pour profiter de la vue. Voilà ce que Madjid Abderrahmane est aujourd'hui fier de présenter.
Pour l'instant, tout est encore à terminer au rez-de-chaussée. Pour les peintures, la déco et la plomberie, ils ont fait appel à des artisans « formidables ». En revanche, ils ont décidé de s'occuper eux-mêmes de l'électricité. « Mon frère ne supporte pas de rester les bras croisés. Une fois qu'on a lancé le chantier, on ne peut plus l'arrêter », explique Amine. « Il faut que ça avance pour redémarrer la saison en juin », insiste l'aîné. Depuis un mois, les ouvriers s'affairent et l'hôtel, en place depuis 1905, revivra bientôt une nouvelle jeunesse.
(Journal Sud Ouest)
Marge trouve anormal qu'un hôtel restaurant inondé par un mètre d'eau, occupé et ouvert jour et nuit puisse rouvrir et que notre pharmacie (avec étage) inhabitée et ouverte très rarement la nuit soit condamnée. Qu'en pensez-vous ?