MA PETITE ECOLE

J'aimais vraiment beaucoup l'école, surtout la primaire.

J'aimais beaucoup moins, voir pas du tout certains élèves idiots en classe mais très forts en torgnoles dans la cour de récré.

Les récrés j'aimais ou j'aimais pas, ça dépendait des jours : il y avait les jours de distribution de baffes, de croche-pieds, de tirage de cheveux, de racket du casse-croûte, de moqueries, et il y avait les jours de jeux et de rigolade quand les très forts partaient taper sur d'autres moins forts ou sur les pas forts du tout.

Dans la classe l'institutrice était très bien. Une grande dame toute blanche toute maigre avec des lunettes et toute gentille qui nous apprenait plein de choses intéressantes.
Mais malheureusement il y avait le cours de travaux manuels pour filles et celui pour garçons, et là j’aimais pas du tout. Les filles ça devait savoir coudre ou broder...et moi ça m'énervait beaucoup de coudre ou de broder,  j’en avais mal au ventre.

Et puis il y avait la dame qui aidait la maitresse, elle s'appelait Mme David une vieille dame un peu grosse avec des lunettes un chignon qui s'asseyait les jambes écartées et on pouvait voir sa grosse culotte sous sa robe qui remontait et les garçons lorgnaient par en dessous en rigolant.

Mme David avait l'air très sévère mais en fait elle était gentille. Une fois elle s'était bien occupée de moi alors que j'étais arrivée à l'école trainée par le bras par mon affreux cousin qui m'avait empêchée de m'arrêter en chemin pour que je puisse faire la grosse commission.

J'étais donc arrivée en pleurant dans la cour avec la grosse commission coincée dans ma culotte petit bateau et Mme David devant ma honte mon désarroi et mon odeur affreuse m'avait vite embarqué au petit coin, m'avait débarbouillé le derrière et m'avait prestement enfilé une culotte de secours.

Je lui en garde ma reconnaissance éternelle. Le reste de ma journée fut sauvé, ainsi que mon honneur, les autres élèves n'ayant rien eu le temps de voir… ni de sentir. J'espère bien que Madame David est avec les anges.

Mon institutrice a fini par se marier avec mon instituteur de l'année d'après, et un jour elle s'est transformée en mongolfière. Et Thomas est sorti de la mongolfière.

Marge à l'école.