Aujourd'hui dimanche 7 mars. Je suis toujours comme sonnée, j'éprouve beaucoup de peine à reprendre mes esprits. Ce matin une équipe de psychologues est passée faisant du porte à porte. Deux personnes qui m'ont envoyé la visite d'un médecin et d'un infirmier à domicile dans l'après-midi.

Depuis une semaine un incroyable dispositif humain a été mis en place pour la protection, le secours en général, et l'assistance aux personnes. C'est un accompagnement en continu qui se fait, d'abord auprès des plus touchés les victimes directes, mais aussi pour tout autre habitant qui même n'ayant pas subi de dommages, ressent cependant de la détresse de l'angoisse de la culpabilité, enfin toutes sortes de sentiments étranges émergeant à la suite d'un événement de cette ampleur ou chacun est concerné.


Il y a sept jours exactement nous entendions continuellement les hélicoptéres tourner au dessus de nos têtes, cherchant des victimes. Ce balai incessant à duré presque une semaine. Depuis une semaine, une armée de Pompiers, la Sécurité Civile, la Protection Civile, les Gendarmes, les Bénévoles oeuvrent sans compter leurs heures. La Salle des Fêtes a été transformée en QG regroupant toutes les aides : vêtements, linge, nourriture, eau, pains faits et distribués gratuitement par notre boulanger à la population locale.

Le Maire sinistré lui même est constamment présent. Le pharmacien dont la pharmacie a été inondée, s'est installé sommairement dans la salle des fêtes lui aussi afin de délivrer les prescriptions aux malades et aux autres demandeurs. Hier notre petite famille est partie pour aider au nettoyage. Il y avait tellement de bénévoles que partout on nous refusait gentiment notre aide. Je n'ai jamais vu autant de bonnes volontés rassemblées en un si petit village.
Mon fils et son amie ont fini par trouver aujourd'hui une maison où aider.

Nous savons que le week end prochain on aura besoin de nous puisque nous allons passer à la phase de démontage arrachage dans les maisons récupérables. Il va falloir arracher papiers peints, moquettes, parquets etc.
Il faudra bien toute une année au moins pour réparer les dégâts, et je me pose bien des questions sur le devenir des gens qui devront reconstruire entièrement leurs maisons, et sur ceux qui répareront et resteront au même endroit. 

Voilà tout ce que je puis écrire à ce jour. Je sais que la vie va reprendre "normalement" au bout d'un certain laps de temps, comme toujours. Mais pour l'heure je n'ai pas l'humeur à rigoler ni à écrire mes habituelles bêtises. Le moins que vous puissiez faire pour moi est de ne pas me lâcher en route et de me donner le temps de me reprendre pour mieux me retrouver.

A très bientôt.
Marge

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