Ce matin au lever du jour découvrant avec stupeur la dépouille vide de la housse de mon petit portable,  je constate qu’une fois de plus  la malédiction du téléphone portable perdu a encore frappé nuitamment ma modeste demeure.

Tout d’abord plongée dans une intense concentration deux doigts posés sur le front et une main sur la hanche, je tournoie sur moi-même en me lamentant : keskj’aifoutud’monportable ?

Cette intense réflexion ne donnant rien, je me transforme alors en Indiana Jones à la recherche du portable perdu. Sans lasso ni chapeau, mon oreille gauche armée de mon indispensable téléphone maison abonnement illimité pro de chez orange, et le reste de ma personne armé de patience, le souffle court, le cœur battant, transpirant à grosses gouttes je progresse d’abord lentement dans la jungle de mon bazar ménager en fouillant chaque coin et recoin hostile de ma maudite demeure.

La dernière fois, il y a quelques lunes de là, après avoir cherché en vain la victime disparue depuis la veille au soir,  je l’avais retrouvé le lendemain matin, vibrant d’effroi et d’humidité cachée au fond de la portière en plastique de la méhari orange de mon beau-frère garée sur la terrasse.

Et voilà maintenant que je ne trouve toujours rien et commence à invoquer le Dieu Bouygues qu’il reste suffisamment d’énergie à mon petit portable pour qu’il puisse émettre un dernier cri d’alarme.

Arpentant maintenant à grands pas la maison, l’adrénaline montant en moi, je finis par gueuler l’incantation magique et libératrice : méoukilestdonkceputaindetéléphonedemerde ! quand soudain au détour du fauteuil bleu de la véranda le drame se produit : l’accident domestique.

Dans l’action je ne l’ai pas vu cette flaque de vomi de chat sur le sol. Le pied droit zouipant sur la flaque, je pars en grand écart,  lâche le téléphone maison illimité pro orange pour tenter de me rattraper en vol plané à quelque chose.

Etalée sur le sol telle la flaque de vomi de chat, blessée à la cuisse, salie et la tongue pendouillant lamentablement au bout de mon gros orteil, je m’accroche à l’accoudoir du fauteuil bleu et me redresse péniblement.

Et là dans le repli du fauteuil bleu  JE LE VOIS, et IL ME VOIT... vibrer de joie.

Je l’attrape, le regarde au fond de l’écran, et le porte à mon oreille : Cinq appels en absence…

Et bien là, maintenant, je me demande : Méoùkilestdonkpasséceputaindetéléphoneillimitéproorange ?

Marge est demandée au téléphone

 

 

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